I was surprised to see that religion was among the words with the less positive connotations. I am not religious myself, but I would have thought that in France, a largely catholic country, opinions on religion would be a little better. Do you think that in France opinion on religion of young people is different than from older people?
La religion, vaste sujet. Le 20e siècle a vu la religion refluer assez sérieusement, en France. Non pas que le pays soit athée, la majorité des français reste catholique, mais la laïcité s'est ancrée dans nos principes fondamentaux et dans nos quotidiens.
Nous avons eu en 1905 une grande loi décidant de la séparation de l'église et de l'état, qui consacrait l'élimination des clercs de tous les centres de pouvoirs, et parachevait ainsi un processus entamé dès 1789. Depuis, la religion est redevenue une préoccupation personnelle, et si le clergé français participe aux débats publics, c'est le seul rôle social qui lui reste (en dehors des missions de charité).
Etant athée, je me félicite de cet état de fait. La religion est une question personnelle, intime, et les instances religieuses ne peuvent prétendre à d'autres responsabilités que consultatives, au plan national.
A propos du sentiment négatif exprimé dans le sondage dont tu parles, maintenant : pour une bonne part des jeunes français, la religion est tout au plus une tradition familiale. Toute éducation religieuse a disparu de l'enseignement public ; ces français sont sans aucun doute croyants, mais ils ont une perception je pense, assez politique de la religion. Celle-ci (du moins la religion catholique), est facilement assimilée à une certaine droite conservatrice (sans parler de l'extrême-droite). Bien des hommes et des femmes politiques situés sur ce créneau mettent en exergue la religion et leur conception hypermorale de la société (ligues anti-avortement, anémosité envers la communauté homosexuelle, méfiance envers le progrès technique...). Ce qui explique sans doute la défiance de la jeunesse à cet égard.
Il peut toutefois s'avérer préjudiciable que cette jeunesse, par défiance envers le dogmatisme, ignore en même temps la portée culturelle de la religion. La vision qu'ils en ont par le prisme politique est une caricature, et la religion quelle qu'elle soit ne peut se résumer à ces outrances dogmatiques et radicales.
Les adultes présentent moins de défiance que les plus jeunes, car l'immense majorité d'entre eux sont allés au cathéchisme (cours d'éducation religieuse - enfin catholique).
Effectivement, la religion est un vaste problème. En réalité il vaudrait mieux envisager LES religions et les examiner une par une pour tirer quelques conséquences pertinentes. L'opinion des jeunes face à la religion dépend de la religion en question.
Demande à un jeune "Ziva" de Banlieue ce qu'il pense de la religion. Il va de prime abord penser à la religion musulmane; t'expliquer qu'il trouve ça très bien et qu'il fait le ramadan...
Demande à un jeune catholique à la sortie de Saint-NIcolas du Chardonnet dans le cinquième arrondissement ce qu'il pense de la religion. Il va penser à la sienne et va t'expliquer que les valeurs chrétiennes doivent être suivies parce qu'elles conduisent au bohneur de tous dans une société idéale.
Tout ça pour dire que la question a été mal posée et que je pense qu'il ne faut pas en tirer de conclusion hâtive.
Les jeunes musulmans sont de plus en plus tourner vers une religion forte et dure, tandis que des jeunes chrétiens la délaisse.
Pour ma part, je suis athée et ma vision de La religion est très négative. Les règles qui régissent les rapports du croyant envers le sacré doivent s'arrêter à la sortie de l'Eglise , de la Mosquée, du temple ou de la synagogue. La religion n'est qu'un moyen pour modifier des comportements.
Qu'il s'agisse de brûler des sorcières, de détruire des immeubles avec des avions de lignes, de cracher sur des enfants qui se rendent à l'école ou bien de créer un homme meilleur, le but n'est pas louable.
En bref ce n'est qu'un moyen de domestication de l'être humain.
Ce qu'il faut à tout prix éviter.
En ce qui concerne le fait religieux en France : il y a une tendance très nette dans l'enseignement à confondre laïcité et absence de connaissance des religions. La Laïcité, qui à mon sens est une TRES bonne chose, permet d'obtenir la même éducation pour tous, sans que la religion de X ou Y soit prise en compte, ou imposée. En revanche, l'école en France fait semblant de ne pas tenir compte du fait religieux, ou ne le reconnaît pas, et c'est à mon sens une erreur. En effet, on ne peut être libre que si l'on est capable de choisir. Si on ne donne pas un minimum de connaissances religieuses à un enfant (sur PLUSIEURS religions), on le prive d'un moyen de comprendre sa culture, et la culture des autres. Par exemple : comment comprendre la peinture du Moyen-Age en Europe si on ne connait pas les bases du Christianisme ? Comment comprendre la représentation du prophète Mahomet dans la peinture arabe si on ne connaît pas certaines des règles de l'Islam ? Comment apprécier "les Misérables" de Victor Hugo si on n'y voit pas la dimension de rédemption au sens chrétien du terme, systématiquement gommée dans les adaptations cinématographiques (cf le dialogue entre le prêtre et jean valjean au début du liVre). Or, et cela m'a été appris par un professeur d'histoire en collège (ou lycée), l'histoire des religions (TOUTES les religions principales) est une matière facultative au programme, et c'est le professeur qui décide ou non de l'enseigner.
Je suis d'accord avec Thomas, je ne suis pas athée mais très sceptique, je me pose beaucoup de questions.Je pense que l'histoire religieuse en elle-même est très importante pour notre identité. Elle permet de comprendre beaucoup de choses. Je pense que tout croyant devrait se pencher sur les autres religions existantes afin de mieux se situer. selon moi c'est une étape importante qui pourrait éviter les amalgammes, les incompréhensions et peut-être les guerres religieuses.L'appartenance religieuse on s'en moque mais la culture religieuse est nécessaire pour la réfleXion, pour l'ouverture d'espRit. "Comprendre l'autre" passe nécessairement par l'étude des différences.
Thomas, you mentioned that since 1905, France has had an official separation between church and state. Does that mean that a candidate for political office who has a religious affiliation has no chance of getting elected? In the US in the early 1900s, there was a similar separation sentiment - I believe it had to do with a candidate named Al Smith, who was a catholic with presidential hopes. The fear was that giving the presidency to a catholic was, in effect, giving it to the Pope, since the Pope is the head of the catholic church. Al did not gain much support then. Now, this sentiment is somewhat diminished - the last election saw catholics (esp. in conservative states) getting elected as governors and to Congress. Is there a similar trend in France?
Les candida§ts aux fonctions électives en France ont bien entendu une religion, mais ils n'en font pas état officiellement, parce qu'on considère que ça fait partie de leur vie privée et que ça n'a rien à faire dans le débat public.
En outre, un homme politique qui mettrait en avant sa religion serait soupçonné de partialité dans le traitement des citoyens qu'il est sensé représenter. La religion relève strictement du privé, et l'Etat et ses démembrements doivent respecter tous les cultes quels qu'ils soient.
Il est inimaginable qu'ici, le président de la République prête serment la main sur la Bible. Ce serait interprété comme un déni des autres communautés religieuses en France (et on sait que la question est trés sensible).
Par contre, je suis ENTIÈREMENT d'accord avec Isabelle lorsqu'elle déplore la conception de la laïcité dans l'éducation nationale. La laïcité se limite à une neutralité silencieuse, aujourd'hui.
Pourtant c'est bien à cet égard que l'école « de la République » a un rôle à jouer, et quelle a depuis longtemps abandonné : enseigner les différentes cultures, les différentes sensibilités politiques et religieuses. En faire un objet de connaissance, de réflexion, et non pas un sujet tabou quil est dangereux daborder sous peine dêtre taxé de prosélytisme ou de racisme. Par crainte, par frilosité politiquement correcte, on nie toute différence, on aplatit toute particularité, et on noie dans un grand gloubiboulga humanitaro-bien-pensant lhistoire des cultures et des hommes. Linstruction civique est réduite à la portion congrue, et aucune notions n'est donnée concernant les principales religions mondiales (monothéïstes ou assimilées). La laïcité à lécole est un principe sur lequel on se crispe tellement quon nose à peine parler de politique, et surtout pas de religion, au lieu de souligner les désastres auxquels conduisent les idéologies sectaires et xénophobes.
Or, à mon avis, devant les montées en puissance conjointes des intégrismes et du racisme, la laïcité républicaine ne peut se contenter dêtre une fade neutralité silencieuse. La tolérance, le « respect dautrui », dont on nous rabat les oreilles ne passent que par une bonne connaissance des autres cultures, et des idées diverses. Le racisme, la xénophobie se développent uniquement dans lobscurantisme et lignorance, ce que tout le monde semble savoir et répéter à longueur de débat. Ce quon dit moins, cest quà cet « obscurantisme », à cette imbécillité de clocher, ont largement contribué des programmes scolaires politiquement corrects, frileux et finalement autocensurés. Occulter les différences nest PAS une arme contre ceux qui érigent ces différences objectives en hiérarchies nauséabondes. Lintégration est un vu pieux quagitent dans le vent politiciens, sociologues et universitaires pour masquer les lacunes dangereuses de leurs discours larmoyants sur les Droits de lHomme.
Quelle hypocrisie de ne pas enseigner, dun point de vue culturel, les différentes religions. Je suis le premier à dire quune religion relève de la sphère du privé, et quon est libre den adopter une ou pas, quelle quelle soit ; mais de fait, celles dont on ne relève pas nous restent à jamais mystérieuses, si on ne s'y intéresse pas un peu par soi-même. Il ne faut surtout pas compter sur l'école publique pour apprendre les rudiments de l'islam, du bouddhisme ou du judaïsme. Les autorités sont tellement effrayées à lidée de se faire taxer de prosélytisme, quelles refusent daborder le sujet, et nient frénétiquement les particularités objectives de chaque communauté religieuse.
Au lieu dun enseignement clair et objectif de ce quest lIslam, on tait toute allusion au Coran, et on laisse les esprits dans une ignorance craintive, propice à tous les extrémismes de pensée. Surtout, ne choquons pas telle ou telle communauté, à commencer par le français bon teint qui sindignerait de ce quon enseigne à ses enfants lhistoire de lIslam !!
La laïcité frileuse s'est encore exprimée plus récemment en interdisant le port d'insignes religieux ostentatoires à l'école. A priori c'est une bonne chose, puisqu'en effet l'école doit être vierge de tout prosélytisme religieux. Mais sans un enseignement valable de ce qu'est une religion, ce genre d'interdiction ne fait qu'aiguiser les antagonismes et l'incompréhension.
(Correction : ce n'est pas l'interdiction du port de signes distinctifs que me paraît une erreur, mais le fait qu'on n'enseigne pas l'histoire des religions).
Je suis entièrement d'accord avec toi, Thomas, pour la première partie de ton développement...Rester dans l'ignorance est le meilleur moyen de faciliter l'intégrisme et de crisper les consciences.
D'autre part,je voudrais souligner quelque chose: nier l'importance qu'a eu et qu'a encore la tradition judéo-chrétienne dans notre société revient à se mettre des oeillères. Nier l'Histoire, notre Histoire (pas mal de siècle quand même), est extrèmement dangereux...Le risque: favoriser toutes les formes d'intégrisme religieux, même chrétiens!...
En revanche, pour la dernière partie, je suis moins d'accord, je mettrai une petite nuance...Je donne des cours d'histoire à des enfants (depuis 3 ans) de la 6eme à la 2e: et je peux te dire que la religion et notamment musulmane est au programme: on y apprend ce qu'est le Coran, l'histoire de Mahommet...et plein de détails, que l'on ne nous avait jamais appris lorsque nous allions au collège. Il y a donc bien une éducation 'religieuse' qui est au programme...qui est certes perfectible (quid du judiaïsme, du boudhisme: même si ce n'est pas une religion, mais une philosophie...etc...?), mais qui existe.
I wonder how religious are french people, for example in america is normal to see that a couple is living together for two or three years and then they move on if they want, they never went through church or any kind of official union, is that normal in france?? Is this well seen by society?
Discussion
We discussed in class a poll on positive and negative connotations of different words on French youth.
http://www.sofres.com/etudes/pol/081200_citoyen_r.htm
I was surprised to see that religion was among the words with the less positive connotations. I am not religious myself, but I would have thought that in France, a largely catholic country, opinions on religion would be a little better. Do you think that in France opinion on religion of young people is different than from older people?
La religion, vaste sujet. Le 20e siècle a vu la religion refluer assez sérieusement, en France. Non pas que le pays soit athée, la majorité des français reste catholique, mais la laïcité s'est ancrée dans nos principes fondamentaux et dans nos quotidiens.
Nous avons eu en 1905 une grande loi décidant de la séparation de l'église et de l'état, qui consacrait l'élimination des clercs de tous les centres de pouvoirs, et parachevait ainsi un processus entamé dès 1789. Depuis, la religion est redevenue une préoccupation personnelle, et si le clergé français participe aux débats publics, c'est le seul rôle social qui lui reste (en dehors des missions de charité).
Etant athée, je me félicite de cet état de fait. La religion est une question personnelle, intime, et les instances religieuses ne peuvent prétendre à d'autres responsabilités que consultatives, au plan national.
A propos du sentiment négatif exprimé dans le sondage dont tu parles, maintenant : pour une bonne part des jeunes français, la religion est tout au plus une tradition familiale. Toute éducation religieuse a disparu de l'enseignement public ; ces français sont sans aucun doute croyants, mais ils ont une perception je pense, assez politique de la religion. Celle-ci (du moins la religion catholique), est facilement assimilée à une certaine droite conservatrice (sans parler de l'extrême-droite). Bien des hommes et des femmes politiques situés sur ce créneau mettent en exergue la religion et leur conception hypermorale de la société (ligues anti-avortement, anémosité envers la communauté homosexuelle, méfiance envers le progrès technique...). Ce qui explique sans doute la défiance de la jeunesse à cet égard.
Il peut toutefois s'avérer préjudiciable que cette jeunesse, par défiance envers le dogmatisme, ignore en même temps la portée culturelle de la religion. La vision qu'ils en ont par le prisme politique est une caricature, et la religion quelle qu'elle soit ne peut se résumer à ces outrances dogmatiques et radicales.
Les adultes présentent moins de défiance que les plus jeunes, car l'immense majorité d'entre eux sont allés au cathéchisme (cours d'éducation religieuse - enfin catholique).
Effectivement, la religion est un vaste problème. En réalité il vaudrait mieux envisager LES religions et les examiner une par une pour tirer quelques conséquences pertinentes. L'opinion des jeunes face à la religion dépend de la religion en question.
Demande à un jeune "Ziva" de Banlieue ce qu'il pense de la religion. Il va de prime abord penser à la religion musulmane; t'expliquer qu'il trouve ça très bien et qu'il fait le ramadan...
Demande à un jeune catholique à la sortie de Saint-NIcolas du Chardonnet dans le cinquième arrondissement ce qu'il pense de la religion. Il va penser à la sienne et va t'expliquer que les valeurs chrétiennes doivent être suivies parce qu'elles conduisent au bohneur de tous dans une société idéale.
Tout ça pour dire que la question a été mal posée et que je pense qu'il ne faut pas en tirer de conclusion hâtive.
Les jeunes musulmans sont de plus en plus tourner vers une religion forte et dure, tandis que des jeunes chrétiens la délaisse.
Pour ma part, je suis athée et ma vision de La religion est très négative. Les règles qui régissent les rapports du croyant envers le sacré doivent s'arrêter à la sortie de l'Eglise , de la Mosquée, du temple ou de la synagogue. La religion n'est qu'un moyen pour modifier des comportements.
Qu'il s'agisse de brûler des sorcières, de détruire des immeubles avec des avions de lignes, de cracher sur des enfants qui se rendent à l'école ou bien de créer un homme meilleur, le but n'est pas louable.
En bref ce n'est qu'un moyen de domestication de l'être humain.
Ce qu'il faut à tout prix éviter.
En ce qui concerne le fait religieux en France : il y a une tendance très nette dans l'enseignement à confondre laïcité et absence de connaissance des religions. La Laïcité, qui à mon sens est une TRES bonne chose, permet d'obtenir la même éducation pour tous, sans que la religion de X ou Y soit prise en compte, ou imposée. En revanche, l'école en France fait semblant de ne pas tenir compte du fait religieux, ou ne le reconnaît pas, et c'est à mon sens une erreur. En effet, on ne peut être libre que si l'on est capable de choisir. Si on ne donne pas un minimum de connaissances religieuses à un enfant (sur PLUSIEURS religions), on le prive d'un moyen de comprendre sa culture, et la culture des autres. Par exemple : comment comprendre la peinture du Moyen-Age en Europe si on ne connait pas les bases du Christianisme ? Comment comprendre la représentation du prophète Mahomet dans la peinture arabe si on ne connaît pas certaines des règles de l'Islam ? Comment apprécier "les Misérables" de Victor Hugo si on n'y voit pas la dimension de rédemption au sens chrétien du terme, systématiquement gommée dans les adaptations cinématographiques (cf le dialogue entre le prêtre et jean valjean au début du liVre). Or, et cela m'a été appris par un professeur d'histoire en collège (ou lycée), l'histoire des religions (TOUTES les religions principales) est une matière facultative au programme, et c'est le professeur qui décide ou non de l'enseigner.
Je suis d'accord avec Thomas, je ne suis pas athée mais très sceptique, je me pose beaucoup de questions.Je pense que l'histoire religieuse en elle-même est très importante pour notre identité. Elle permet de comprendre beaucoup de choses. Je pense que tout croyant devrait se pencher sur les autres religions existantes afin de mieux se situer. selon moi c'est une étape importante qui pourrait éviter les amalgammes, les incompréhensions et peut-être les guerres religieuses.L'appartenance religieuse on s'en moque mais la culture religieuse est nécessaire pour la réfleXion, pour l'ouverture d'espRit. "Comprendre l'autre" passe nécessairement par l'étude des différences.
Thomas, you mentioned that since 1905, France has had an official separation between church and state. Does that mean that a candidate for political office who has a religious affiliation has no chance of getting elected? In the US in the early 1900s, there was a similar separation sentiment - I believe it had to do with a candidate named Al Smith, who was a catholic with presidential hopes. The fear was that giving the presidency to a catholic was, in effect, giving it to the Pope, since the Pope is the head of the catholic church. Al did not gain much support then. Now, this sentiment is somewhat diminished - the last election saw catholics (esp. in conservative states) getting elected as governors and to Congress. Is there a similar trend in France?
Les candida§ts aux fonctions électives en France ont bien entendu une religion, mais ils n'en font pas état officiellement, parce qu'on considère que ça fait partie de leur vie privée et que ça n'a rien à faire dans le débat public.
En outre, un homme politique qui mettrait en avant sa religion serait soupçonné de partialité dans le traitement des citoyens qu'il est sensé représenter. La religion relève strictement du privé, et l'Etat et ses démembrements doivent respecter tous les cultes quels qu'ils soient.
Il est inimaginable qu'ici, le président de la République prête serment la main sur la Bible. Ce serait interprété comme un déni des autres communautés religieuses en France (et on sait que la question est trés sensible).
Par contre, je suis ENTIÈREMENT d'accord avec Isabelle lorsqu'elle déplore la conception de la laïcité dans l'éducation nationale. La laïcité se limite à une neutralité silencieuse, aujourd'hui.
Pourtant c'est bien à cet égard que l'école « de la République » a un rôle à jouer, et quelle a depuis longtemps abandonné : enseigner les différentes cultures, les différentes sensibilités politiques et religieuses. En faire un objet de connaissance, de réflexion, et non pas un sujet tabou quil est dangereux daborder sous peine dêtre taxé de prosélytisme ou de racisme. Par crainte, par frilosité politiquement correcte, on nie toute différence, on aplatit toute particularité, et on noie dans un grand gloubiboulga humanitaro-bien-pensant lhistoire des cultures et des hommes. Linstruction civique est réduite à la portion congrue, et aucune notions n'est donnée concernant les principales religions mondiales (monothéïstes ou assimilées). La laïcité à lécole est un principe sur lequel on se crispe tellement quon nose à peine parler de politique, et surtout pas de religion, au lieu de souligner les désastres auxquels conduisent les idéologies sectaires et xénophobes.
Or, à mon avis, devant les montées en puissance conjointes des intégrismes et du racisme, la laïcité républicaine ne peut se contenter dêtre une fade neutralité silencieuse. La tolérance, le « respect dautrui », dont on nous rabat les oreilles ne passent que par une bonne connaissance des autres cultures, et des idées diverses. Le racisme, la xénophobie se développent uniquement dans lobscurantisme et lignorance, ce que tout le monde semble savoir et répéter à longueur de débat. Ce quon dit moins, cest quà cet « obscurantisme », à cette imbécillité de clocher, ont largement contribué des programmes scolaires politiquement corrects, frileux et finalement autocensurés. Occulter les différences nest PAS une arme contre ceux qui érigent ces différences objectives en hiérarchies nauséabondes. Lintégration est un vu pieux quagitent dans le vent politiciens, sociologues et universitaires pour masquer les lacunes dangereuses de leurs discours larmoyants sur les Droits de lHomme.
Quelle hypocrisie de ne pas enseigner, dun point de vue culturel, les différentes religions. Je suis le premier à dire quune religion relève de la sphère du privé, et quon est libre den adopter une ou pas, quelle quelle soit ; mais de fait, celles dont on ne relève pas nous restent à jamais mystérieuses, si on ne s'y intéresse pas un peu par soi-même. Il ne faut surtout pas compter sur l'école publique pour apprendre les rudiments de l'islam, du bouddhisme ou du judaïsme. Les autorités sont tellement effrayées à lidée de se faire taxer de prosélytisme, quelles refusent daborder le sujet, et nient frénétiquement les particularités objectives de chaque communauté religieuse.
Au lieu dun enseignement clair et objectif de ce quest lIslam, on tait toute allusion au Coran, et on laisse les esprits dans une ignorance craintive, propice à tous les extrémismes de pensée. Surtout, ne choquons pas telle ou telle communauté, à commencer par le français bon teint qui sindignerait de ce quon enseigne à ses enfants lhistoire de lIslam !!
La laïcité frileuse s'est encore exprimée plus récemment en interdisant le port d'insignes religieux ostentatoires à l'école. A priori c'est une bonne chose, puisqu'en effet l'école doit être vierge de tout prosélytisme religieux. Mais sans un enseignement valable de ce qu'est une religion, ce genre d'interdiction ne fait qu'aiguiser les antagonismes et l'incompréhension.
Bref c'est une grosse grosse erreur.
(Correction : ce n'est pas l'interdiction du port de signes distinctifs que me paraît une erreur, mais le fait qu'on n'enseigne pas l'histoire des religions).
Je suis entièrement d'accord avec toi, Thomas, pour la première partie de ton développement...Rester dans l'ignorance est le meilleur moyen de faciliter l'intégrisme et de crisper les consciences.
D'autre part,je voudrais souligner quelque chose: nier l'importance qu'a eu et qu'a encore la tradition judéo-chrétienne dans notre société revient à se mettre des oeillères. Nier l'Histoire, notre Histoire (pas mal de siècle quand même), est extrèmement dangereux...Le risque: favoriser toutes les formes d'intégrisme religieux, même chrétiens!...
En revanche, pour la dernière partie, je suis moins d'accord, je mettrai une petite nuance...Je donne des cours d'histoire à des enfants (depuis 3 ans) de la 6eme à la 2e: et je peux te dire que la religion et notamment musulmane est au programme: on y apprend ce qu'est le Coran, l'histoire de Mahommet...et plein de détails, que l'on ne nous avait jamais appris lorsque nous allions au collège. Il y a donc bien une éducation 'religieuse' qui est au programme...qui est certes perfectible (quid du judiaïsme, du boudhisme: même si ce n'est pas une religion, mais une philosophie...etc...?), mais qui existe.
A+
Joss.
I wonder how religious are french people, for example in america is normal to see that a couple is living together for two or three years and then they move on if they want, they never went through church or any kind of official union, is that normal in france?? Is this well seen by society?